mardi 13 octobre 2009

un bordel à titrer

tous les singes ne doivent pas changer d'épaule,
et les maux, pardon, les mots ne sont pas faits pour les chiens
les mots
les mots
les mots si,
l'émotion et quelques envies
on sème à tout vent comme on baise à tout prix

gazouiller sous vide dans le grassouillet du temps

mais la maigreur des vaches et les sauterelles en draches
l'amer des rivières ,quelques plaies à panser
l'amertume
la mère femme,
la mort d'homme
la miroite incisive
de ces souvenirs de fièvre et de température anale aussi cruelles que ces hosties sur les langues, à avaler sans mâcher de peur de blesser jésus
la peur
la peur de quelques lambeaux de pêché mortel qui restent coincés
l'être en balance
les confessions illusoires

....Mais ,

minois en scorpion
et bien d'autres signes qui ne trompent pas
....ou si, qui sait ...
l'âme-houer-hache



miches,
motte
et deux fosettes au dessus des fesses

la tentation d'ève et son procès




enprison de robes panier
de faux culs et de gorges pigeon
de fatalité sans autres formes de procès
une pause ou deux
une passe ou deux
un pas de deux
et quelques mômes à torcher
mais non bordel, pas l'amour de dieu

l' amour de peau

lundi 12 octobre 2009

nuit noire comme le fil d'un couteau


frais non, moite,
noir nuit bien sûr
comme une première nuit d'automne ,
comme ...
brume
comme le vol de deux ou trois feuilles jaunes ou rousses et
comme les regards sur les petits enfants qui regardent la mort en image
comme
comme l'on évite sans succès l'inommable
les images se donnent comme des putes au voir
jp

Ah c’est chaque nuit à reprendre
et sans boussole et sans métier
et pour l’amplitude retendre
l’arc occase sur l’horizon

Toujours à la nuit faire entendre
en place et lieu de territoires
lignes de vie sur carte tendre
traces à troquer les histoires

C’est la tablette et le tarot
jusqu’à la reprise de l’aube
tirée de la cire et l’argile
c’est bien toujours la même histoire

La nuit qui chaque nuit s’étonne
dans ses feuillets superposés
de renaître plus transparente
dans l’ombre des arbres portée
isa

mardi 6 octobre 2009

un ami , je ne sais pas, un amour c'est sûr .........

De la lèvre
- la lèvre de l'autre à l'intérieur de ma lèvre,
la lèvre d'un autre à l'intérieur de la lèvre de l'autre,
quasi-superposés , irréductibles, germinatoires, profuses, gaspillatoires,
belles, précieuses - comme la pomme du pin et ce regard
qui veille et jouit au centre de la pomme de lèvres de pins,
est-ce du baiser, du baiser qui nous façonne, dont je te parle,
et te baise, de parole et de chair

Ou de la nuit
- la nuit qui débute à la feuille dans la nuit
de la feuille autant que la feuille
depuis cette nuit sans regard autre que le regard de la nuit,

Ou de la pomme
- pomme de pin de muqueuses-paroles
la dent chevauchant la dent
la glotte vibrant de la glotte de l'autre
et des sexes comme de papiers de chine à moitié transparents
qu'éclaire en arrière le vin d'une étrangère lueur ?

ah ! c'est bien lui toujours,
la dent le pin la gencive la nuit la pierre et la blessure,
- que l'autre ait sa parole issante de ma lèvre-parole
c'est lui en tant qu'il est l'autre, tout autre que lui,
l'un et l'autre et l'un à l'autre par l'autre -

Mais voici que je t'entends, oiseau frèle dehors !
tu sifflotes tel qu'à ton sifflet on te suppose frèle !
pépie pépie aigü.
Et malmenée par la tempète du vent
la maison rote lourdement
comme un bateau à l'arrêt
semblable à mon attente.
comment penser qu'il y ait un arrière de lumière ?
comment penser ou plutot: pourquoi croire ?
il n'est de centre ni regard
nul regard ne regarde de ce centre qui n'est pas -
nul regard - et moi ?

Mais nous savons, les vents nous le répètent
o ces fluides, fleuves épais de notre terre
le fleuve devient limon et, dans le crépuscule: sang !
et le sang: oiseau ! et l'oiseau: hache ! et la hache: crachat !
et esprit ! des morts et des vivants, des pierres, des nuits et des blessures
dont les nappes se répandent de haut en bas, de l'interne vers l'externe:
nous savons qu'il n'est de centre ni de regard
il n'est qu'action, acte, le premier, le premier est l'ultime
l'acte nous regarde la conscience l'individu
oh ce tourbillon !
individu - tourbillon d'énergie,
maelstrom puissance - pouvoir -
courbe la trame- l'univers -
lui-même - la courbe - le creux - bulle de terre -
dont les nappes s'en vont de haut en bas, de l'interne vers l'externe.

Je suis animiste, moi ! je l'ai toujours été,
animiste, taoïste, herbe: je suis la suie merveilleuse
qui courre entre les pierres -
je suis animiste,de générations en générations
reliés - mouvants du caillou à l'idée -
mettant du caillou dans l'idée -
mon tambour
qu'ai-je à faire, ici même
du nombre démocratique ?

Maintenant,
loin de la pensée d'impérium, je me souviens
du murmure arrogant des villages victorieux
en leurs maisons séparées de la lèvre;
" vlâ l'maitre, d'nos jours: çui là qui chasse avec ses chiens
puis y a l'touriste aussi, c'est bien pareil:
le mal, le parisien.
pis dame quoi: nous ? c'est la vertu qu'on garde !
est-on pas bons chiens de garde ?
et le reste ?pardon: faut qu'j'aille payer l'impot !
c'est pour l'autre, ça nous rédime;
avant, nous avions: le sel, la dime !
tu vois cte fille là-bas: une marie-couche-toi-là !"

je me souviens, et je comprend
trop tard !
car si je meurs dans cette guerre --
si je meurs !

oh ! écoute maintenant c'est de lui que je te parle:
- lui, l'homme politique !
l'homme cloisonné, éternel inventeur des paradis
sa vie, toujours: après, après la vie !
amant éhonté de l'idole Plusieurs,
cruel, insensé sectataire du nombre et sa vertu-
sous couvert de l'Unique
écoutes, ne le laisse pas s'approcher de toi
ni lui, ni ceux qui contre lui vocifèrent
car ils furent blessé par lui et ils portent maintenant son venin
et ils sont maintenant semblable, désolés et méchants.
S'il vient pour te toucher, pour t'enlacer,
entends ses paroles qui mentent à son sourire:
il porte dans les yeux la marque hideuse du Manque,
il te veux pour que tu manques avec lui.
cet homme n'est plus multiple, n'est plus relié,
pleure sur lui au loin et frappe le au près pour le chasser !

je me souviens et je comprends:
la victoire- la mienne en tout cas - est acquise.
et dire que je sers dans leurs armées du Christ, du Roi-Dieu !
pourriture sur vos royaumes ! gangrène sur vos tribus !
maudits Cortès, Montezuma !
maudit surtout Diego, l'homme à la tortue !
jamais je ne fus aussi proche du toucan !
serais-je jamais aussi proche du toucan ?
ah ! je voudrais bien pleurer toutes les douleurs de ce monde !

Bataille - bataille en lèvres
- batailles d'hommes obsidienne et pieux contre les hommes -
je vis là la plupart de mes potes, Madrid, dit le Bossu,
Naxera, Alamilla, Valladolid le Gros,
Moron, grand musicien, qui était de Colima ou de Zacatula,
Suarez, que l'on disait le Vieux, qui a tué sa femme
d'un coup de pierre à moudre le maïs
que dieu le veuille absoudre à part cela ce fut un homme charmant

Bataille
- à coups de pomeaux de l'épée qu'il lui avait arraché
ce chien tentait d'écraser son crâne dans le casque -
je vais peut-être mourir, pensais-je, et j'ai le ventre vide
mon ventre se mit à gargouiller parce que depuis hier matin nous n'avions rien mangé
et hors de la cohue sonore des hommes
un oiseau oiseau seul seul
tendait son pavois contre la plaie du soir-
titiou ti tiou tiou dit sa chanson d'argent
ti tiou ti tiou éperdu

Bataille
-de l'en-jour à l'en-nuit
les hommes mâchèrent l'amertume des aiguilles de pin
le soleil sanguinolait - le vent singultueux
couvrit d'un coup l'univers de mystère
et le sommeil impartial se versa sur nous tous,
simples soldats, mit fin lui seul à nos humaines fureurs.
alors rampant comme des doigts sur le bourdon d'une viole,
les hommes, titubants, rejoignirent les toiles des tentes,
cabanes aux bouches acceuillantes
chacun de son côté du côté de son camps,
et jamais couche ne nous parut plus molle
quoiqu'à même la terre- et de la vraie rocaille!
nous simples soldats nous couchions
eh bien ! cette fois encore,
nous étreignimes de longues brassées d'herbe,
puis sombrâmes dans un sommeil froid et profond
qu'hantaient encore en obscure mèlée
les cris des vivants, les soupirs des blessés,
les rauques trompettes des morts -
beaucoup de valeureux compagnons mourrurent ce jour -là -
et ainsi passa sur nos corps tristement
le triste cortège des heures d'une si grise nuit
et nous ne savions pas la nouvelle de l'aube
quelle rive des armées, oïvé ! l'avait sur l'autre emporté,
quelle lèvre, si toutefois la chose fut telle
qu'il y eut un vaincqueur, qu'il y eut un vaincqu.

(tel je l'ai vécu, tel je le raconte.)

M.G.